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Pour approfondir

Paysages en bataille décrypte les paysages de l’ancienne ligne de front de 14-18, pour reconstituer et transmettre leur histoire, souvent déjà partiellement oubliée. 

Ce projet transmédia composé du film documentaire "Un héritage empoisonné", d'une expérience interactive (cartographie participative et application de promenades) et d'un livre augmenté , est une production cofinancée par Wallimage Creative et Creative Wallonia. Il a également eu le soutien de la Région Grand Est, en partenariat avec le CNC, et celui de la SCAM. Il est labellisé en France par la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale.
 

Le livre

"Paysages à lire" est un livre augmenté: une grammaire interactive des paysages hérités de la Première Guerre mondiale.

Paysages à lire

 

Cet ouvrage propose un décodage des paysages de territoires dévastés en 14-18, à travers 7 filtres :

  • ‣ les monuments

  • ‣ les cimetières

  • ‣ les cicatrices de la terre

  • ‣ les lignes de front

  • ‣ les champs de ruines

  • ‣ les résiliences (agricole, urbaine, sociale, humaine...)

  • ‣  les résurgences de la pollution

On y découvre aussi les influences inattendues des ondes de choc de la guerre, sur des territoires très

éloignés du champ de bataille.

Dans le texte, l'auteure fait parler les stigmates du terrain en les mettant en perspective avec des témoignages du passé, ou en les soumettant au regard des gardiens contemporains de la mémoire de ces terres que sont les paysans, démineurs, historiens, viticulteurs locaux.

Le propos est illustré de photos témoignant de la transformation d'un même paysage au travers du temps, de cartes et de documents iconographiques d'époque.

Ce beau livre d'apparence classique permet également à son lecteur d'expérimenter un concept innovant : celui de livre augmenté.

En utilisant l'application « Paysages à lire », le lecteur pourra scanner le pictogramme symbolique qui se trouve à la fin de chaque chapitre, pour accéder à un nuage de ressources numériques complémentaires.

D'un simple clic, depuis son smartphone, l'utilisateur pourra ainsi accéder par exemple aux épisodes de la série radio « Dernières nouvelles du front » ou aux capsules vidéo « Traces & empreintes » de la RTBF, mais aussi aux promenades et points d'intérêt de la cartographie participative liées à la thématique du chapitre. Ces dernières ressources auront la particularité d'augmenter avec le temps, au gré des contributions effectuées par les utilisateurs ou des actualités du projet.

Il s'agit de remplacer les liens bibliographiques souvent très austères et d'initier ainsi de façon pratique et utile aux nouvelles technologies un public sensible aux thématiques abordées, exigeant en terme d'informations et traditionnellement attaché à l’objet-livre.

"Paysages à lire" sera en vente prochainement au travers d'une souscription, avant d'être disponible en librairie, sur internet et dans les musées. 

Les balades

Les balades sont articulées autour de points d’intérêt, documentés de manière à comprendre comment ils étaient avant/pendant/après la guerre, et à découvrir comment et pourquoi ils se sont transformés jusqu'à ce jour.

Les promenades utilisent :

‣ une cartographie avec positionnement GPS, permettant à l'utilisateur de se situer par rapport aux points d'intérêt ;

‣ un indice visuel pour chacun de ces points d'intérêt, afin de rendre la promenade ludique via la recherche de cet élément dans le paysage ;

‣ l'accès à une (série d') image(s) d’archive en réalité augmentée, une fois l'indice repéré dans le paysage, pour visualiser d'un coup d'œil les métamorphoses du paysage avec le temps, accompagné d’un petit texte permettant d'interpréter ces changements

Chaque balade est configurée pour être accessible à un public familial intergénérationnel. 

Un aperçu détaillé de chaque itinéraire vous permet de préparer votre randonnée. Vous pouvez y accéder via la cartographie, ou directement ci-dessous:

L'application

Cet outil aussi original que pratique est le « + » du projet, permettant littéralement d'augmenter l’expérience. Il sera bientôt disponible gratuitement sur les stores habituels d’Apple et de Google.

C’est l'outil de lecture du contenu « augmenté » du livre. Mais c’est aussi un outil de promenade et de découverte sur le terrain.

De plus, l’application deviendra l’un des vecteurs de l'aspect participatif du projet, permettant à l'utilisateur d'ajouter facilement du contenu à la cartographie évolutive.

Le documentaire

Des poisons de 14-18 aux déchets nucléaires : au fil d'une enquête sur l'héritage toxique de la Grande Guerre, se dessine une mise en perspective (d)étonnante.

Dans les années 1920, la Belgique et la France se sont débarrassés des rebuts chimiques du conflit dans des territoires défavorisés. L'opposition des populations locales a été balayée par l'urgence des décisions et par les pressions exercées par les lobbies industriels et agricoles. L'actualité révèle que le déni des craintes exprimées à l’époque a favorisé un oubli délétère.

Les habitants du nord du département de la Meuse subissent encore aujourd’hui les conséquences de l'amnésie qui a entouré la pollution de leurs terres. Or 100 kilomètres plus au sud, à Bure, d'autres citoyens luttent contre un projet de poubelle nucléaire.

Alors qu'un siècle a suffi pour faire oublier le danger des pollutions héritées de 14-18, notre mémoire permettra-t-elle de préserver les générations futures de déchets qui resteront dangereux pour plusieurs millénaires ?

"Un héritage empoisonné" est un documentaire de 57 minutes traitant de ces questions.
 

Un film d'Isabelle Masson-Loodts.

Une production 

Ambiances...asbl / Promenons-nous dans les bois (studio EJT Labo) / Luna Blue FilmS

en coproduction avec

la RTBF (Télévision belge) – Unité Documentaires
viàVosges, avec la participation du Réseau des Télévisions du Grand Est

avec l’aide de l’État fédéral belge

En coproduction Shelter Prod 
avec le soutien de logo taxshelter.be  et  ING
et le tax shelter du gouvernement fédéral de Belgique

et Tout est possible asbl

avec le soutien de la Région Grand Est, en partenariat avec le CNC, ainsi que du Fonds pour le journalisme en Fédération Wallonie-Bruxelles 

avec l’aide de la Loterie Nationale

Projet  cofinancé par Wallimage Creative et Creative Wallonia.

 

Les vidéos

Alors que s'achève le centenaire de la Première guerre mondiale, que sont devenus les champs de bataille sur lesquels se sont déroulés le conflit ? Ce projet est né autour de cette question. POur y répondre, nous nous sommes plongés pendant plusieurs années au coeur des paysages de la Grande Guerre, à la rencontre de ceux qui vivent la mémoire de ce conflit au quotidien. Nous y avons rencontré des archéologues, des historiens, des archivistes, mais aussi des forestiers, des agriculteurs, des viticulteurs, des tenanciers de café, des démineurs, des artistes, des guides, de simples citoyens... Leur point commun? Confrontés chaque jour ou presque de leur vie aux traces de la guerre, ces femmes et ces hommes vivent l'histoire, et la racontent avec leurs tripes. C'est en découvrant leur interprétation du paysage, leur vision personnelle du conflit et de son héritage, qu'est née l'idée d'emmener un large public dans cette randonnée bouleversante, qui décloisonne les thématiques de l'histoire, de l'environnement, de la géographie, de la politique, de l'économie et de la culture.

Cette série de vidéos est une conçue comme une introduction à ce voyage et à sa philosophie. Elle constitue aussi une invitation à participer au projet, en s'inspirant de la méthode que nous avons utilisée: se confronter sur le terrain aux traces matérielles de la guerre dans le paysage, qu'il soit urbain, agricole, ou naturel, sortir l'Histoire des livres, et permettre à chacun de se l'approprier, qu'il soit passionné d'histoire, ou pas, en allant à la rencontre d'interlocuteurs qui cultivent une approche vivante des faits. Jean-Luc Pamart est le premier que nous avons rencontré, et l'un des plus passionnants. Il nous a paru un éclaireur idéal pour présenter la démarche que nous proposons avec ce projet, au travers de cette série de capsules vidéo.

Paysan du Soissonnais, Jean-Luc Pamart cultive des terres qui rejettent chaque jour des vestiges de la Grande Guerre. Entre sa ferme de Confrécourt et le village de Vingré, l'homme vit chacune de ces «apparitions» comme un rappel, jusque dans sa chair, des atrocités vécues par quelques milliers d'hommes, sur les 500 hectares qu'il cultive. Il a livré dans un ouvrage le témoignage de sa vie d'agriculteur sur l'ancienne ligne de front. Sa vie de « Paysan des poilus », ainsi qu'il se nomme lui-même. Nous l'avons rencontré, et découvert un homme révolté, en guerre contre l'oubli et les pilleurs de tombes. Un homme au travers duquel la Grande Guerre est encore présente. Un gardien de mémoire attachant, un passeur d'humanité indispensable.

À Vingré, Jean-Luc nous fait découvrir le Monument aux Six Fusillés. Inauguré le 5 avril 1925, sur le lieu de leur exécution, cet édifice rend hommage à la mémoire du caporal Floch, et des soldats Blanchard, Durantet, Gay, Pettelet et Quinault du 298e R.I., fusillés le 4 décembre 1914, réhabilités solennellement par la Cour de cassation le 29 janvier 1921.  

 

 

De l'autre côté de la rue, nous pénétrons avec Jean-Luc dans la cave où furent enfermés le caporal Floch, et les soldats Blanchard, Durantet, Gay, Pettelet et Quinault du 298e R.I., avant d'être fusillés le 4 décembre 1914. Les 6 fusillés de Vingré ont été réhabilités solennellement par la Cour de cassation le 29 janvier 1921.

À quelques centaines de mètres de là, toujours à Vingré, dans le jardin de la ferme Amory, Jean-Luc nous fait découvrir une des rares stèles commémoratives de la Première Guerre mondiale dédiée à la population civile. Cette pierre tombale a été érigée après 1918 par les 298e, 328e et 42e R.I. à la mémoire de la famille Amaury-Lacareux, fusillée par les allemands le 20 septembre 1914, et de leur fils, mort de faim et de froid.  

 

En bordure du plateau de Confrécourt, près de Vingré, nous nous engouffrons avec Jean-Luc dans le boyau reliant l'ancien champ de bataille à la carrière où les soldats français s'abritaient en 14-18 est encore visible.

Enfin, nous suivons Jean-Luc dans la creute du 1er Zouaves, située en bordure du plateau de Confrécourt. Cette ancienne carrière de pierre a abrité environ 300 soldats. Ceux-ci ont laissé de leur passage des témoignages sculptés dans les parois de leur abri, sous le champ de bataille. Outre ces sculptures remarquables, ils ont aussi creusé dans la pierre une chapelle, et juste à côté de celle-ci, un escalier qui montait directement, au travers de la pierre puis de la terre, au coeur du champ de bataille. Cette carrière protégée ne peut être visitée que lors des activités organisées par l'Association Soissonnais 14-18.

La communauté

Les internautes sont invités à enrichir cette base documentaire, à l'utiliser, mais aussi à partager leur expérience, que ce soit via les réseaux sociaux ou les conférences, projections et débats, des promenades et visites guidées événementielles, ou encore via les propres outils de communication de chaque institution ou personne ressource ayant participé au projet.

Une communauté s'est déjà formée sur Facebook, réunie autour des pages du projet "Paysages en bataille", et du film "Un héritage empoisonné".